JEAN-BAPTISTE FRIQUET
 

JEAN-BAPTISTE FRIQUET / @CTMIEUXAVANT



LA RÉVERIE NUMÉRIQUE

Artiste visuel, il travaille sur différents supports, aussi bien la photomanipulation que la vidéo ou la 3D.

Né en 1983 à Mulhouse, il étudie le cinéma et l'art du montage à l'Institut des Arts de Diffusion à Louvain-La-Neuve en Belgique. Il y officie à la télévision belge en tant que monteur puis réalisateur. Aujourd'hui, il travaille en tant que free-lance pour diverses sociétés de production audiovisuelles.

En 2014, il découvre le glitch art, qui le lance dans une nouvelle voie et de nombreuses expérimentations. Il s'interroge à travers son art grâce au fameux paradigme «c'était mieux avant ?». Enfant de l'analogique, son présent est numérique.

Le glitch art est l'esthétisation d'erreurs analogiques ou numériques, comme des artefacts ou des bugs, par corruption de code ou de données ou manipulations d'appareils électroniques.




instagram.com/ctmieuxavant
 

« Issu du monde de la télévision et de la publicité, je passe mon temps à créer des images parfaites pour vendre un produit. En découvrant le glitch art ou l'art de l'erreur informatique, grâce à un article sur internet «glitched images, you'd never think were photographs» (Wired), un monde nouveau, rempli d'erreurs et de bugs, m'apparaît.

Avec des outils numériques, tels que la corruption des données brutes, le travail sur les compressions vidéos, je peux souffler un vent de chaos dans l'ordre parfait de la machine qui est censé ne jamais produire d'erreurs.

Une manière de dévoiler/révéler une relation ambiguë avec l'ordinateur. Je me laisse emporter par les résultats aléatoires et bugs. L'étonnement, la surprise font alors place en apportant une nouvelle dimension picturale.

Le glitch pour moi, c'est une manière de célébrer les dérives chaotiques des algorithmes en générant des anomalies pour simuler une vie inconsciente des machines. À travers le glitch, l'erreur est au centre de l'esthétisme, je laisse s'exprimer en amas de pixels, renaissant, se transformant en un nouvel univers. Je pars de base photographique ou vidéo préexistante, pour en triturer leurs contenus, et donc de leurs réalités.

Le panneau publicitaire devient un territoire d'un miroir de cette rêverie numérique. Et contredit la révolution digitale du tout parfait. Renvoyant des images sinueuses et imprévisibles, faisant bugger le spectateur, le mettant face à l'erreur esthétisée.

Après tout, la vie n'est-elle pas faite d'erreurs ? »