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« Se suspendre aux lendemains »

 

Deux artistes ont été sélectionnées par La Kunsthalle dans le cadre de la Regionale 20 présentée du 22 novembre 2019 au 5 janvier 2020 à Mulhouse : Aline Veillat et Elise Alloin.

Elles ont en commun d’interroger à travers une démarche artistique et plastique des phénomènes climatiques ou physiques qui font irruption dans le quotidien : inondations ou présence de centrales nucléaires, comment vivre avec ces risques potentiels.

En s’associant à des chercheurs universitaires géographes, physiciens ou sociologues et à d’autres savoirs, Aline Veillat et Elise Alloin apportent leurs regards et démarches d’artistes aux études des phénomènes d’inondation et de radioactivité. Par leurs sculptures, leurs images mais aussi par leurs  méthodologies particulières
elles offrent des pistes et perspectives pour de nouvelles relations à  l’environnement créant ainsi des liens visiblesentre les études de terrain, les données scientifiques et la société.
La Kunsthalle devient un lieu où s’exposent des propositions sensibles et de la documentation, un espace dans lequel les savoirs prennent formes et se transmettent.

Aline Veillat

A l’occasion d’un travail en résidence (*) de deux ans en partenariat avec le CRESAT de l’Université de Haute-Alsace (Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques) Aline Veillat tisse un déroulé historique des grandes crues en Alsace, alliant l’utilisation des données scientifiques mesurées au fil du temps, et l’interprétation esthétique transférée sur un long ruban tissé et imprimé, où surgissent aussi des images du passé industriel et textile mulhousien.

http://www.alineveillat.com/

(*) Le travail d’Aline Veillat est issu d’une résidence universitaire de deux ans, en partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Il bénéficie du soutien de NovaTris, le centre de compétences transfrontalières de l’Université de Haute-Alsace (ANR-11-IDFI-0005) et de la Fondation Müller Meylan de Bâle et s’inscrit dans les commémorations du centenaire des inondations de 1919.

Elise Alloin

 

Elle développe son oeuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art, notamment en explorant les liens que
nous entretenons avec la radioactivité. Comment cet « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire sociale et à la transformation du vivant ?
Sa pratique, transdisciplinaire, se construit en collaboration avec des équipes de recherche : en physique nucléaire
(CNRS-Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et
Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (Anthropologie Contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Récemment accueillie en qualité de chercheur associée au CRESAT (Université de Haute Alsace), elle participe au
programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition énergétique du territoire. Elle y explorera
les questions qui traversent son travail sur la construction de nos paysages physiques et psychiques, nos circulations et
nos modes d’habiter, en lien avec le démantèlement annoncé de la centrale nucléaire de Fessenheim.
À partir de 2020, Élise Alloin sera artiste associée à La Kunsthalle.

http://elisealloin.com/

Quotidiennement, nous évoluons vers un inconnu qui contient à la fois la force de la surprise et la charge de l’anxiété. Parce que le risque d’un événement majeur guette chaque initiative, chaque progrès, chercher à le contrôler ou à l’éviter semble vain.