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Regionale à la Kunsthalle et à la Filature : l'art de la subsistance

Comme chaque année, le rendez-vous de la Regionale, qui valorise les artistes des trois frontières (France, Allemagne et Suisse), se décline à Mulhouse, à la Kunsthalle et à la Filature.  Pour cette nouvelle édition qui a réceptionné 900 dossiers de candidatures, Mulhouse a fait appel à Licia Demuro pour assurer la sélection des artistes et des oeuvres et le commissariat d’une exposition intitulée « Le souffle de la subsistance », proposition unique déployée sur les deux sites mulhousiens avec une même intention.

Par Dominique BANNWARTH

Si la Regionale témoigne de « pratiques inscrites sur un territoire », comme le rappelle Sandrine Wyman, directrice de la Kunsthalle, l’exposition imaginée par la commissaire invitée a voulu interroger la manière dont les artistes d’aujourd’hui se saisissent des matériaux de la vie quotidienne et de ce qu’ils collectent dans leur environnement en contrepoint des objets proposés par notre société capitaliste et consumériste.

L’oeuvre présentée par Juliette Dignat. Photo DB

Ainsi à la Kunsthalle est-il question « du domestique, de l’intime, de la maisonnée », propose Licia Demuro. Les artistes interrogent les matières végétales, les rebuts, les outils qui racontent des gestes comme dans l’installation imaginée par Arthur Debert.

Arthur Debert devant son installation. Photo DB

Ce dernier a récupéré les treize outils de son grand-père menuisier fixant son propos sur leur nom souvent associé au monde animal (araignée, rabot, spatule), il a créé des illustrations sur des chutes de carton pour signifier ce lien entre l’objet utile et l’animal qu’il incarne. Il a complété l’installation par une vidéo batpisée « la conférence des instruments savants ».

L’installation d’Arthur Debert conçue à partir des outils de son grand-père. Photo DB

Les matères végétales et textiles de Boglàarta Balassa.

Boglàrta Balassa investit les éléments organiques pour en faire des teintures végétales qui imprègnent une surface textile et laisse la forme ainsi créée à sa transformation naturelle.

Pauline Beck. Photo DB

 

Durant son passage aux Beaux-Arts de Paris, Pauline Beck a récupéré les chutes des ateliers de sculpture, pour former chaque jour dans la pierre une cuillère, créant ainsi une série de 269 objets du quotidien, comme un journal de bord de son séjour parisien.

En écho également à sa vie dans la capitale, elle a reproduit la superficie de son studio en coussins posés au sol.

parfois on voit plus clair allogé , 2019, Pauline Beck.

Another Brick (II), 2018-2024 par Elise Planhard

first the tension is always shifting, 2024, installation d’Eddie de Goër. Photo DB

Claire Hannicq

Naomé Nazire Tahmaz