Mulhouse Art Contemporain a invité Maureen Nass à présenter sa performance Urtica dans l’espace inédit du Parc Wallach, dans le cadre de la biennale Mulhouse 025.
Par Dominique BANNWARTH
Un écrin inédit pour cette jeune artiste qui a parfaitement su adapter son projet à cette configuration en milieu ouvert, certes incluse dans un jardin, mais marquée par une architecture très présente à travers la fontaine en son centre, les statues et les rambardes d’un parc à la française.
Déclinant son propos Urtica, – puisant son inspiration dans la relation entre les femmes et les plantes et la manière dont elles se transmettent leurs vertus – Maureen Nass a installé son geste chorégraphique en deux mouvements.
Une première séquence, lente, légèrement perturbée par quelques changements plus brusques de direction, une concentration extrême dans l’expression du visage, le jeu de déplacement des triangles de verre, une sorte de déambulation comme inquiète dans cet environnement de miroirs captant le geste et la lumière qui le souligne…
L’expression dansée de Maureen Nass puise sa source dans une pensée intérieure évidente et un vocabulaire gestuel radical sans être démonstratif.
La seconde séquence libère d’autres émotions, plus pulsionnelles, presque instinctives, comme l’émergence soudaine d’une énergie vitale, presque rebelle, incandescente.
Pour épouser ce langage du corps, l’univers sonore créé par Yvan Etienne n’est jamais intrusif. Pas non plus juste illustratif. Yvan Etienne modèle des phrases musicales parfois polyphoniques, toujours dans une intensité maîtrisée, inventives et subtiles.
Les lumières imaginées par Marc Guenard, plongeantes du haut du parapet comme un soleil retenu, rasantes comme un halo se soulevant du sol, donnent à l’évolution de Maureen Nass comme un caresse bienveillante, sensible et belle.
Pour Maureen Nass, ce moment-là s’impose comme un heureux commencement…